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Blog d'une maman débordée, accessoirement infirmière à ses heures perdues...
2 mars 2016

En refermant doucement la porte...

Plus de 80 ans de ta vie dans ces quelques pièces... Au travers de livres, de tableaux, de photos et de tellement d'autres choses.
Ces murs renferment les secrets qu'il aura fallu garder, parce qu'à l'époque ça ne se faisait pas. Tes filles t'ont empêché à l'époque de vivre ce nouvel Amour et se plaignent aujourd'hui de ne pas être plus présentes dans les souvenirs de cette maison... Qu'est ce que tu as dû souffrir... De toute cette rancoeur, de tous ces non-dits. J'ai toujours connu l'existence de cette 2ème grand-mère, parce que mes parents et surtout ma mère avaient fait le choix de ne jamais nous mentir. C'était quelqu'un de généreux, qui n'attendait qu'une chose, qu'on l'accepte, qu'on accepte votre vie et votre amour. ça faisait quand même plus de 30 ans que vous étiez ensemble quand je suis arrivée, ça a toujours été une évidence pour moi puisque je n'ai connu que cette situation: un papy, 2 mamies. Et puis hier je suis tombé sur un arbre généalogique que tes filles avaient confectionné pour toi en 2000: une façon de bien te rappeler que ta famille était celle que tu avais fondé avec notre grand-mère, et que ta nouvelle vie n'avait pas sa place... Quelle délicatesse! J'en ai les larmes aux yeux quand j'y pense. 
Elles s'étonnaient hier que ma mère, ta belle-fille, avait réussi à te faire faire certains tris chez toi alors qu'elles, tu les avaient envoyées promener! Ma mère a toujours oeuvré pour que tu voies tes petits-enfants, que ton fils retisse les liens, que ta femme fasse partie de nos vies. Leurs enfants à elles avaient 16 ans quand ils ont appris que Papy ne vivait plus avec Mamy, qu'il n'était pas en déplacement toute la semaine et qu'il y avait quelqu'un d'autre dans son coeur depuis bien longtemps. Elles s'étonnaient également que tu ne te sois jamais vraiment épanché sur tes sentiments... Je ne suis pas certaines qu'elles t'aient laissé la possibilité de le faire... 
Revenir dans ta maison, ouvrir les armoires et les tiroirs c'était une sensation étrange. C'était comme si j'ouvrais la porte de tout ce que tu avais dû cacher. Je me suis sentie intruse et j'avais en même temps envie de saisir une dernière fois l'instant, cette odeur particulière des choses anciennes, les joies et les bonheurs que tu avais quand même pû vivre malgré les circonstances.
J'ai récupéré hier des souvenirs de toi, des photos de vous, des petites choses qui me permettront de parler à mes filles de leur Papy Moustache et des bons moment que j'ai passé avec vous 2. 
Je suis partie doucement, sur la pointe des pieds, comme pour ne pas te déranger, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir emporté avec moi quelques miettes de ta vie...

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Commentaires
G
Quel beau message ... Les histoires de familles ne sont pas simples. Entre non-dits et secrets, parfois mensonges et silence on passe à côté d'un pan de notre histoire. Petits on nous dit que ce sont des affaire de grands. Mais en grandissant on se rend compte que ce sont des affaires de familles. Que tout à une importance car tout nous survie.<br /> <br /> Je pense que votre papi, où qu'il soit, apprécie que vous soyez partie avec une partie de sa vie, et qu'il vivra au travers ce que vous raconterez de lui à ses petites filles ...
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